Nous avons eu un été mouvementé! En juin, nous avons eu un débat du côté américain sur le plafond de la dette, qui s’est résolu par le « Fiscal Responsabilty Act ». Ceci étant fait de façon aussi responable, on demeure dans une situation où 12 projets de loi du congrès demeurent requis pour assurer les financements du montant global approuvé. Pourquoi faire simple! Donc, en cette fin de septembre, un des projet de loi devait ce faire approuvé. Un impasse résulterait en un fermeture du gouvernement, soit l’arrêt de tout dépense non essentiel et la mise à pied des fonctionnaires touchés. Selon Janet Yellen, secrétaire du trésor américain, ce sera « dangereux et non nécessaire » et aurait avancé la possibilité que cela fasse basculer les États-Unis en récession. Ce n’est pas faux, la baisse de PIB sera de 0.2% par semaine de fermeture, avec 35% des fonctionnaires sans salaire. Ceci étant dit, depuis 2019, les fonctionnaires sont payés rétroactivement à la réouverture et les données montrent que le PIB reprend son dû également. Mon opinion est que ça fait beaucoup de bruit, sans grand impact sur les investissements long terme. Le prochain projet de loi est requis en novembre, ça n’a donc pas fini de faire couler de l’encre. Ça créer aussi de la peur.
Parlant de peur, l’indice de la peur de CNN, nous affiche une donnée de peur « extrême », rien de moins. Nous avons même eu droit la semaine passée à une nouvelle sortie d’un économiste vedette au Québec qui nous annonce une nouvelle fois l’apocalypse (je crois que c’est sa 3e annonce en 10 mois). En surfant sur les données de l’indice de la peur, on peut apercevoir que nous nous retrouvons au même niveau qu’en septembre 2022. Je laisse ici l’information que le S&P 500 a pris plus de 19% de valeur depuis (c’était quand même très volatile). Mon opinion, on garde la tête froide et l’on se concentre sur les fondamentaux de nos investissements. J’en profite pour partager un commentaire de Mark Schmehl, un gestionnaire vedette chez Fidelity, lors de son dernier webinaire, il y affirme qu’il ne faut pas trop s’attarder sur les données macro-économiques, ce sont souvent que de simples bruits de fond.
Il ne manque pas de sujets aux États-Unis, mais revenons un peu chez nous! C'est toujours intéressant de connaître le « mot la rue ». Et bien, selon les discussions que j’ai avec des prêteurs commerciaux au Québec, les entreprises ont déjà ralenti et mis sur la glace certains projets. On sent aussi les inquiétudes face au renouvellement de prêt, qui passe, par exemple, de 3% à 8%. On ajoute à cela les prêts « covid » qui deviennent remboursables en décembre 2023. On s’attend malheureusement à voir des difficultés de ce côté. Le marché de l’emploi semble reprendre une certaine normalité dans la plupart des régions du Québec. Si l’on ajoute une possible augmentation de faillites et de rachat par un concurrent à la suite de difficultés financières en début 2024, on peut s’attendre aussi que le marché de l’emploi se stabilise et même voir une augmentation du taux de chômage. Qui dit augmentation du taux de chômage, dit faible croissance des salaires, donc moins d’inflation… et espoir de baisse de taux! Reste à savoir si cet état des lieux est similaire ailleurs au Canada.
Du côté des investissements, les marchés obligataires gardent leur popularité. Ça va s’en dire, avec un revenu à échéance élevé et la probabilité de faire des gains supplémentaires au moment de baisse des taux directeurs, c’est très attrayant. Ceci étant dit, une analyse de la qualité des obligations détenues est nécessaire. En cas de récession et même juste dans l’optique des taux élevés, il faut s’assurer que les compagnies auxquelles nous avons prêté puissent honorer leur promesse.
Du côté des actions, les mouvements à la baisse demeurent d’excellents points d’entrées. Un autre « mot de la rue » est que les gestionnaires de fonds déploient de plus en plus de liquidité après une période plutôt « liquide ». Certains gestionnaires ont accumulé jusqu’à 10% de liquidité durant les derniers mois, encaissant des gains durant l’été. Avec les mouvements baissiers d’août et septembre, on sent qu’il y a plus d’appétit. Cependant, on ne le dira jamais assez, la formule gagnante est « time in the market » et non « timing the market » (temps dans le marché et non essayer de prédire le marché).
Nous ne sommes peut-être pas au meilleur moment d’entrée… mais peut-être que si! On se concentre sur les fondamentaux pour le choix des stratégies et surtout sur les objectifs financiers de l’investisseur.