Gestion Privée CIBC
20 février 2025
Économie Professionnels CommentairePerspectives hiver 2025
Voici le numéro d’hiver 2025 de Perspectives
Le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche signifie que nous entrons dans une période ponctuée d’incertitudes. Au chapitre des paramètres fondamentaux, l’économie américaine fait toujours preuve de résilience. L’activité devrait s’intensifier, puisque les dépenses d’investissement emboîteront vraisemblablement le pas à la consommation en inscrivant une croissance saine et tendancielle. D’autres économies industrialisées n’ont pas encore dégagé la reprise de la croissance du produit intérieur brut (PIB) que nous avions prévue. Toutefois, certains signes laissent entrevoir un changement, en particulier au Canada. Grâce aux mesures d’assouplissement monétaire énergiques de la Banque du Canada (BdC), à la vigueur des revenus réels et aux signes d’amélioration dans le secteur de la construction d’habitations, nous nous attendons à une reprise importante de la croissance au second semestre de l’année. Nous prévoyons également une légère amélioration en Europe. En revanche, nous demeurons plutôt pessimistes à l’égard des perspectives économiques en Chine. Dans l’ensemble, l’économie mondiale pourra générer une croissance raisonnable en 2025, en comptant moins sur les États-Unis.
De plus, toujours selon les paramètres fondamentaux de l’économie, l’inflation mondiale devrait poursuivre sa baisse progressive. Cela dit, plusieurs facteurs – certains cycliques, liés aux perspectives de croissance, et d’autres plus structurels – maintiendront l’inflation élevée aux États-Unis, d’au moins plusieurs dixièmes de points supérieurs à la cible de 2 % de la Réserve fédérale américaine (Fed) tout au long de 2025. Bref, une croissance décente et une inflation légèrement élevée signifient que le cycle de réduction des taux de la Fed tire probablement à sa fin. Inversement, nous nous attendons à ce que la Banque centrale européenne (BCE) continue de réduire les taux d’intérêt plus longtemps que la Fed. Une croissance économique raisonnable peut faire grimper les bénéfices des sociétés et se traduire par une autre année de rendements boursiers positifs. Les obligations semblent aussi intéressantes, compte tenu du niveau relativement élevé des rendements de départ. Elles sont également une source utile de diversification de portefeuille, ce qui est toujours intéressant. Et tout particulièrement dans cette conjoncture, où l’incertitude augmente et où l’économie et les marchés peuvent profiter de perspectives plus diversifiées.
Toute prévision comporte toujours des risques, et c’est certainement le cas de nos jours. Notre optimisme concernant les paramètres fondamentaux suppose une augmentation des droits de douane imposés par les États-Unis sur les importations de la Chine, ainsi que certains droits de douane sur un nombre limité d’exportations canadiennes, entre autres. Au début de février, la validité de cette hypothèse a été mise en doute lorsque les États-Unis ont annoncé des droits de douane beaucoup plus élevés que prévu pour le Canada et le Mexique. Le 3 février 2025, l’entrée en vigueur de ces droits de douane a été reportée d’un mois. Les droits de douane sont l’équivalent d’une hausse d’impôt et nuisent à la croissance. C’est vrai pour le Canada. Par ailleurs, l’intégration poussée entre les chaînes d’approvisionnement américaines et canadiennes fait en sorte qu’une période prolongée de droits de douane punitifs imposés par les États-Unis nuirait probablement aussi à l’économie américaine, y compris aux producteurs automobiles et aux consommateurs. Il en irait vraisemblablement de même pour l’inflation, qui augmenterait temporairement chez nos voisins du Sud. Sous la menace de droits de douane plus importants, le billet vert devrait s’apprécier davantage, tandis que le huard subirait encore plus de pressions, ce qui le placerait bien en deçà des niveaux actuels.
En raison de leurs conséquences économiques – et politiques –, nous nous attendons à ce que la majorité des droits de douane imposés par les États-Unis sur les biens canadiens soient de courte durée. Ainsi, les répercussions négatives sur la croissance au Canada et aux États-Unis pourraient être limitées, et notre optimisme concernant les paramètres fondamentaux de l’économie et des marchés des capitaux mondiaux pourrait demeurer relativement intact. Cela dit, le contexte politique est très incertain et beaucoup moins prévisible que d’habitude. Malheureusement, la menace tarifaire persistera vraisemblablement dans un avenir prévisible. Dans ce contexte, il est particulièrement important que les investisseurs fassent preuve de rigueur et qu’ils se concentrent sur leurs objectifs à long terme. Tenter de prévoir l’exposition aux marchés s’avère souvent inutile pour obtenir des résultats de placement à long terme. Durant de telles périodes, nous nous attendons à profiter de nos portefeuilles élaborés avec soin, en conservant une répartition bien diversifiée de l’actif qui allie une approche mixte s’appuyant sur les catégories d’actif, les régions et les styles.
À Gestion privée CIBC, nous adoptons une approche globale en vue de gérer, de faire croître et de préserver votre patrimoine. Si vous souhaitez discuter plus en détail de cette mise à jour sur les marchés et l’économie ou si vous avez des questions sur votre portefeuille de placements, n’hésitez pas à communiquer avec moi en tout temps.