Comme beaucoup s’y attendaient, la Banque du Canada (BdC) a gardé son taux directeur inchangé à 4,50 %. Étant donné que son maintien était prévu, Vincent Lépine, vice-président, Économie et Marchés des capitaux à Gestion d’actifs CIBC, affirme que « l’annonce d’aujourd’hui n’est pas considérée comme un événement susceptible de faire bouger les marchés ».
 

Incidence des taux d’intérêt sur le marché canadien de l’habitation
 

La BdC a maintenu son taux directeur notamment en raison de la récession du marché canadien de l’habitation, qui est déjà en cours. L’activité du marché canadien de l’habitation a considérablement ralenti, les ventes de logements existants ayant reculé de 42 % par rapport à leur sommet de 2021 et de 16 % par rapport à leur niveau d’avant la pandémie.
 

Une autre source d’inquiétude pour la BdC et les autorités monétaires canadiennes est le recul de l’accessibilité à la propriété. Le prix des logements s’est lentement redressé au cours de la dernière année, et le prix moyen des logements a baissé d’environ 19 %. Mais il reste encore du travail à faire si les décideurs veulent rendre l’achat d’une maison et le coût de la vie plus abordables. M. Lépine confirme que « la part du revenu disponible que les ménages consacrent aux dépenses liées au logement est passée d’environ 32 % en 2020 à 50 % au début de 2023 ».
 

La dernière fois que des ménages canadiens ont dû composer avec un choc de cette ampleur est juste avant la récession du début des années 1990 (de mars 1990 à avril 1992). Comme pour la plupart des récessions, le ralentissement économique au cours de cette période a été alimenté par le marché de l’habitation. La récession du marché de l’habitation s’est rapidement transformée en une récession économique de grande ampleur. Afin d’éviter que l’histoire se répète, la BdC a décidé de maintenir son taux directeur aujourd’hui.
 

Les Canadiens verront-ils bientôt une autre hausse de taux?
 

Avant de prendre d’autres décisions concernant les taux, la BdC a besoin de plus de temps pour évaluer l’incidence de l’inflation élevée et de la récente hausse rapide des taux d’intérêt sur l’économie canadienne ainsi que les progrès réalisés pour réduire l’inflation.
 

Selon Marchés des capitaux CIBC (en anglais), la patience devrait en effet être une vertu lorsqu’il s’agit de ramener l’inflation à son taux cible de 2 %. Même si le taux directeur n’a pas bougé aujourd’hui, la BdC a rappelé aux Canadiens qu’elle pourrait encore le relever cette année si l’économie ne ralentit pas suffisamment pour atténuer les pressions sur les prix et les salaires.
 

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